Un énorme pas.

"M-A-Ï-A" a 8 ans, et depuis quelques temps nous avons bien remarqué son envie quand elle voit passer une "horde" de copains d'école devant la maison. Elle aimerait avoir la liberté qu'ils ont de pouvoir se déplacer dans le village sans leurs parents. Ils vont jouer sur le terrain de foot qui se trouve à une cinquantaine de mètres de chez nous. Ils sont une dizaine et ont entre 7 et 11 ans.

Je la laisse y aller quelques fois, parce qu'elle a un accès direct depuis l'arrière de notre jardin, ce qui est bien pratique pour aller jeter un coup d'oeil, et surtout parce qu'en "groupe", il y a moins de risques. Son "terrain de jeux" en dehors de la maison se limite à ce petit périmètre, elle le sait et ne doit pas aller plus loin que ce "cul de sac".

Mais depuis quelques semaines, nous nous interrogeons avec "L'Homme". Chacun de nous deux a vécu dans un village comme aujourd'hui, et nous avions l'un et l'autre cette liberté de jouer dans la rue avec nos copains. Je me souviens même des premières fois où ma mère m'a envoyée faire des courses à la superette du coin, j'avais 6 ans. 

Finalement, malgré la peur qu'il arrive quelque chose, nous en sommes venus à nous dire qu'il était peut être temps pour "M-A-Ï-A", qu'à son tour, nous lui montrions notre confiance en la missionnant d'aller chercher du pain à la boulangerie. Ce n'est pas une décision facile à prendre, elle peut être lourde de conséquences mais nous savons qu'elle en est capable. Elle sait depuis bien longtemps les dangers qu'elle peut être aménée à rencontrer sur le trajet, tous les dangers. C'est une enfant raisonnable qui ne décidera pas d'aller rendre visite à je ne sais qui pendant que nous attendrons de la voir revenir avec sa baguette de pain. 

Alors, il a été convenu que pendant ces vacances, je l'accompagnerai tous les jours sur le chemin de la boulangerie, en m'arrêtant un peu moins loin à chaque fois, pour qu'au final elle fasse le trajet aller/retour seule (600 mètres avec 4 routes/intersections à traverser) . C'est une sorte de test, parcequ'à l'issue ça ne voudra pas dire que je l'enverrai à chaque fois chercher le pain seule, et encore moins la laisser rentrer de l'école seule. Je veux juste m'assurer en la mettant devant le fait accompli qu'elle saura comment réagir en étant seule dans le village.

J'en ai parlé autour de moi, et ce qu'il en ressort le plus souvent c'est la crainte d'un enlèvement... Et puis il y a les autres qui ont déjà franchit le pas, et qui m'ont témoigné leur soutien en message privé, de peur de se faire "basher" tels des parents indignes et irresponsables... 

Je crois tout simplement qu'il faut un début à tout, qu'il faut se fier à son enfant et le laisser agir seul de temps en temps, qu'il vive ses expériences (même s'il y a des risques, même si c'est dur en tant que parent), pour qu'il devienne par la suite un adulte épanoui et autonome.

Du temps ensemble. Beaucoup.
4 semaines de congés pour "l'Homme", dont 10 jours passés dans le Sud Est de notre si jolie France.

La promesse de retourner à BAUDUEN l'année prochaine, pour un plus long séjour cette fois, au bord du magnifique Lac de Ste Croix et de son eau turquoise.

Il est temps de faire le point sur ma reprise de travail.
Non, le blog ne va pas tourner uniquement autour de ça, rassurez vous.
Je suis mère et je travaille (comme la majorité des mamans), il n'y a rien d'extraordinaire.
Mais, disons que c'est un nouveau virage dans ma vie, et ce petit "bouleversement" a pris son importance ces derniers temps.

15 jours se sont écoulés depuis mon embauche, la période d'essai est donc passée !
Durant ces deux semaines, j'ai rencontré beaucoup de nouvelles têtes, et il m'est encore difficile de retenir tous les prénoms (je ne parle même pas de ceux des enfants : 460...). Le job en lui même me plaît, et je suis tombée amoureuse des écoles où je travaille (en vieilles pierres, vraiment jolies).
En 15 jours, les enfants m'ont prises pour :
- l'Inspectrice académique (Chuuuttt, c'est une inspectrice, chuuuuttt !)
- une maîtresse
- une dame de la cantine
- une infirmière des petits bobos
- la nouvelle directrice
Au détour de conversations, j'ai appris que certains élèves vivaient des situations dures, vraiment compliquées, que je n'aurais jamais soupçonnées (dans ma petite vie de bisounours). Mais je n'en parlerai jamais ici de toute façon.

Concernant la vie à la maison, une nouvelle organisation s'est mise en place. J'arrive encore bien à gérer les corvées ménagères (non, je n'ai toujours pas de femme de ménage, malheureusement), les enfants, c'est aussi parce que je ne rentre pas tard (17h maxi).
Les enfants vont à la garderie périscolaire le matin et un peu le soir (quand L'HOMME n'est pas rentré avant la sortie d'école). "T-O-M" a encore un peu de difficulté à l'accepter, c'est un gros changement pour lui qui n'a jamais connu nourrice ou autre, puisque j'ai toujours été présente jusque là...

Je pense avoir trouvé un bon équilibre en acceptant de travailler 24h/semaine. Cela m'a permis de reprendre une activité professionnelle tout en gardant du temps libre pour les enfants. Surtout lorsqu'on est restée 5 ans à la maison, et que pendant tout ce temps on a pris ses petites habitudes !

Voilà maintenant presque 5 ans, que j'ai arrêté de travailler.
Lorsque je suis tombée enceinte de "T-O-M", il était évident que j'allais prendre un congé parental. J'avais eu trop de remords de ne pas voir grandir ma fille.
Le temps de quitter le bureau et de rentrer, il était l'heure du bain/repas/coucher... J'avais 1h30 chaque soir pour elle... Trop peu. Et je travaillais certains week-ends et jours fériés.

Bref, le congé parental s'imposait.

LE CONGE PARENTAL

J'ai passé 3 merveilleuses années où j'étais disponible pour eux. "M-A-Ï-A" rentrait à l'école maternelle, et j'ai pu voir toutes les "premières fois" de mon fils (1er fou rire, 1ère dent, 1er "quatre pattes", 1ers pas...), des moments qui m'avaient échappé pour mon ainée. Sa nourrice me les racontait mais ce n'est pas pareil...

Quand il a été question de reprendre le travail après ce congé parental, ni "L'Homme", ni moi ne voulions quitter ce rythme de vie auquel nous nous étions habitués...

LA RUPTURE CONVENTIONNELLE

J'ai demandé une rupture conventionnelle. J'ai négocié, et alors que je pensais la situation bloquée, elle a finalement été acceptée. Je suis retournée sur mon ancien poste, le temps de finaliser cette rupture, soit un peu plus d'un mois.

L'angoisse de quitter un CDI, un poste que je connaissais sur le bout des doigts, des collègues avec qui je m'entendais bien. Mais aussi, un soulagement : plus de longs trajets, et surtout du temps (encore) pour mes enfants.
L'idée était de retrouver un poste quasi similaire dans une ville proche de chez moi, un temps partiel allant de 20h à 30h/semaine.

LA CRISE

C'est la crise. Du travail, il y en a peu. Je le savais, mais j'avais bon espoir...
J'ai postulé. Peu, je l'avoue, au début. Je savais que j'avais des indemnités chômage (pas volées au bout de 13 ans de cotisation), mais j'avais des critères bien définis.

Au fil des mois, j'ai élargi mes recherches. On envoie des courriers, mais on a rarement de réponse. Il ne faut pas non plus compter sur Pôle Emploi pour nous aider à trouver un poste.
Je n'ai eu qu'un entretien avec ma "conseillère", il y a plus d'un an et 1/2. Toutes les offres auxquelles j'ai répondu, je les ai trouvées moi-même.

Dernièrement, je me suis même mise à postuler à des emplois qui ne correspondaient pas à mes compétences : réceptionniste dans un hôtel (il fallait aussi faire le ménage O_O), employée de libre service dans des hypermarchés, aide familiale à domicile... L'échéance de la fin d'indemnités arrivant... Pas de travail. La crise.

L'ENTRETIEN

Et puis, j'ai vu passer des petits contrats intéressants : 20h/semaine à 12km de chez moi. J'ai postulé, sans trop y croire.
Deux semaines plus tard, on m'a informée que j'avais été pré-sélectionnée, je devais passer devant une commission de recrutement.
C'était ce lundi. Un long couloir avec plusieurs portes derrière lesquelles chaque commission recevait les candidats des différents postes à pourvoir. Dans une des salles, trois personnes face à moi. Le stress. Je n'avais pas préparé l'entretien, pour ne pas me mettre trop de pression. Je ne sais pas si j'ai répondu exactement ce qu'ils voulaient entendre, mais au moins, j'étais spontanée. Et en sortant de là, impossible de donner mon ressenti sur cet entretien. J'étais une des premières à passer, ils ne m'ont rien laisser sous-entendre. Je ne savais pas.

LA BONNE NOUVELLE

Mercredi matin, quelqu'un de l'Inspection Académique m'a appelée pour m'annoncer LA bonne nouvelle : on m'a choisie. Moi, parmi toutes les autres. Je n'y croyais pas. Je n'y croyais plus...
Si vous lisez cet article, c'est que ce matin, j'avais une réunion d'information pour la signature de mon contrat.

Ce n'est pas un CDI, mais je sais où j'irai travailler pendant 18 mois si tout va bien...
Je serai assistante administrative dans une école, 20h/semaine. J'aurai les mercredi libres et je serai en congés payés à chaque vacances scolaires. Le poste idéal pour retrouver une activité et garder des disponibilités pour les enfants.

Le 11 mai, soit un mois "pile" avant la fin de mon chômage, je débuterai à ce nouveau poste.

JE SUIS HEUREUSE.

Cette semaine, j'ai eu l'impression de ne faire que courir...

Les jours défilent mais, là, encore plus que d'habitude.

Très peu de temps pour "se poser", toujours quelque chose à faire ou règler !

LUNDI :

Ce fut une journée très axée sur la recherche d'un emploi. La fin du chômage qui approche devient pesante. En réalité, il ne se passe pas un jour sans que j'envoie une candidature... Mais ce jour précis, j'en ai envoyé des dizaines.

MARDI :

J'ai passé une partie de la journée au téléphone, entre notaire (on achète un terrain aux voisins pour agrandir notre jardin existant), mutuelle et services de la ville (pour ma mère qui commence à être âgée...). J'ai eu une réponse et décroché un entretien pour un job. J'ai fini la journée par une réunion du 2ème trimestre à l'école maternelle.

MERCREDI :

Journée des enfants ! Enfin, plutôt après-midi... J'ai révisé avec "M-A-Ï-A" ses cours de solfège (ce fut aussi laborieux pour elle que pour moi, hélas). Puis, j'ai enchaîné avec les allers/retours des activités extra-scolaires. Le mercredi, je fais TAXI !

JEUDI :

Ma fille était en sortie scolaire sportive (ateliers Tennis USEP) pour la journée. J'ai fait sècher l'école maternelle à "T-O-M" et nous avons passé la journée avec ma mère pour régler ses 2-3 dossiers administratifs en attente. Et j'en ai profité pour faire mes courses de la semaine.

VENDREDI :

J'avais rendez-vous pour un entretien d'embauche le matin. Un CDI 25h/semaine (je recherche entre 20h et 30h maxi) : réceptionniste dans un hôtel. Pas forcément mon domaine mais pas totalement étranger à ce que je faisais jusqu'à lors (assistante administrative/commerciale). Finalement, je ne suis pas sûre que ce poste me convienne : travail les week-ends et jours fériés (heures non majorées). Je ne sais pas si je serai recontactée pour un 2nd entretien, même si j'ai eu un bon feeling avec la directrice de l'hôtel. Mais si j'ai fait le choix du temps partiel, c'est pour passer du temps avec mes enfants, alors si je dois travailler le week-end... Pas intéressant !
J'ai fini la journée par une réunion du 2ème trimestre à l'école élémentaire, cette fois ci.

SAMEDI :

On a passé la journée version "cocooning" pour rattraper cette semaine pas vraiment terrible.
Ces journées là, on ne prévoit RIEN. Les pyjamas qui se gardent un peu plus longtemps, une séance dessins animés sous un gros plaid, quelques jeux pendant que le plus petit fait sa sieste, et un bon gâteau au chocolat pour le goûter.

DIMANCHE :

Un petit repas en famille (Paques, oblige...!), quelques oeufs cachés dans le jardin  (le Soleil a choisi de pointer le bout de son nez aujourd'hui, enfin !), et une promenade digestive...