Depuis que j'ai quitté mon travail, je ne suis plus certaine de RIEN.
Etre sur le même poste pendant des années rassure, on s'installe dans une routine, on connaît son job sur le bout des doigts, et ça ne laisse pas une grande place pour l'imprévu, l'inconnu.
Tous mes repères se sont envolés.
Je suis tiraillée entre l'envie de retravailler, et la crainte de devoir TOUT recommencer ailleurs : l'adaptation à un nouveau poste, faire connaissance avec les collègues, avec surement la
sensation d'être étrangère à une équipe en place et qui se connaît déjà bien, elle. Et puis, ne plus être aussi présente pour mes enfants.
Un congé parental, être à la maison avec ses enfants, ça change la vie. On revoit ses priorités et on peine à faire des concessions.
Je me rends compte que je cherche du travail, sans vraiment en chercher. C'est à dire que je ne suis pas "à fond", j'en ai bien conscience.
Mais je sais aussi qu'il sera difficile de se passer d'un salaire, c'est pourquoi je regarde tous les jours les offres d'emploi susceptibles de "coller" avec mes attentes. Je ne suis pas
prête à tout accepter, je reverrai surement mes exigences par la suite, si je ne trouve pas, et sans attendre la fin de mes droits.
Dernièrement, je suis tombée sur une annonce : un remplacement de quelques mois dans mon village.
30 heures par semaine, un salaire correct... Il s'agissait d'un temps partiel (moins de frais de garde) sur place (pas de frais kilométriques), je ne pouvais pas passer à côté de cette occasion.
J'ai tenté ma "chance" sans y croire. Le profil demandé ne correspondait pas vraiment au mien (mise à part la "gestion
administrative"). Sans rentrer dans les détails, le poste comportait une partie "animation" auprès des tout-petits (0/3 ans), alors que je n'ai pas d'expérience dans la petite enfance...
J'ai donc envoyé ma candidature, sans lettre de motivations, juste mon cv (tellement sûre d'être refoulée), en me disant qu'au pire ça me ferait une "preuve" de recherche supplémentaire à apporter à "Pôpole Emploi" lors de mon prochain rendez-vous.
On m'a recontactée aussitôt (le lendemain matin) pour me proposer un entretien d'embauche... Gros vent de panique. Ca faisait plus de 13 ans que je n'avais pas fait d'entretien... Ce poste, je n'étais même plus sûre de le vouloir, craignant de ne pas être à la hauteur.
Le jour venu, j'ai essayé d'y aller sans pression. Je ne jouais pas ma "vie". Après les premières minutes un peu tendues (4 personnes qui te scrutent... c'est pas la grosse fiesta dans ta tête, ni dans ton ventre), les echanges ont été plus aisés. J'ai bien senti que mon profil les intéressait, ils m'ont d'ailleurs confessé que je faisais partie des 4 personnes retenues (sur les dizaines de candidatures reçues). Mais en vérifiant avec eux les horaires et le salaire, je me suis légèrement décomposée. Il fallait être dispo le sur-lendemain pour commencer le passage de poste. Et du salaire annoncé, je passais au Smic... Pour 30h/semaine, ça ne dépasse même pas les 1000 €.
J'étais moins "emballée" d'un coup. Inutile de calculer mes frais de garde, il était certain que j'allais MOINS gagner en travaillant qu'en restant
au chômage... Et ça, ça me "bouffe" !!!
Mes indemnités de chômage ne sont pas énormes, et je n'ai pas l'impression de les voler compte tenu du fait que je n'ai jamais été au chômage de ma vie, j'ai assez côtisé pour y avoir droit.
Mais je trouve ça "triste" de se dire qu'au final, il vaut mieux ne pas travailler (même si l'ARE n'est pas
éternelle) plutôt que de prendre un job payé au Smic... C'est ça le fond du problème, le Smic est au ras des pâquerettes.
Bref.
Aujourd'hui, je devais avoir une réponse. Et honnêtement, j'ai espéré qu'elle soit négative, pour ne pas avoir à refuser ce poste si on me le proposait, car OUI je l'aurais refusé.
Finalement, ils ne m'ont pas contactée. J'imagine donc qu'ils ont choisi une autre fille, pour demain...
Je commence à entrevoir la difficulté qu'on peut rencontrer au fil des recherches d'emploi, et ça ne doit être que la pointe de l'iceberg...
Je ne sais pas où ça va me mener, mais pour l'instant, je suis avec mes enfants, et c'est le plus important.